13.11.15 : Le Mot du Président

Cher(e)s ami(e)s,

 

Je vous livre ici quelques impressions et réflexions personnelles, pour en débattre avec vous.

Je me félicite d’avoir lancé ce réseau, dont le développement ne faiblit pas, preuve que l’idée de départ, enrichie des contributions des quelques pionniers de mars 2014, était juste. Le besoin de décloisonnement et d’échanges dans un cadre libre, ouvert et bienveillant est confirmé.

Au départ, je connaissais une cinquantaine d’acteurs motivés, à peu près autant d’initiatives porteuses de changements positifs, et aujourd’hui, grâce à GNIAC, j’en connais presque 6 fois plus ! Chaque semaine, ce sont plusieurs nouvelles rencontres passionnantes d’acteurs engagés : des entrepreneurs, des fonctionnaires, des responsables associatifs, beaucoup de jeunes, quelques retraités...Quelle richesse humaine ! Quel enrichissement personnel ! Pas de risque d’encroutement avec ça ! Nos plénières trimestrielles en sont la démonstration vivante : on se regarde, on s’écoute, on se découvre, on se respecte et on a soif de construire ensemble un monde nouveau. Ne boudons pas notre plaisir !

L’animation quotidienne du réseau, dans lequel il se passe toujours quelque chose, apporte la confirmation de l’extraordinaire vitalité de la société française, notamment de nombreux jeunes branchés numérique, fonctionnement transversal et réseaux sociaux, qui revisitent/réinventent le vivre ensemble, le lien social, voire certaines politiques publiques, en créant directement des activités socialement utiles à côté des dispositifs et services traditionnels, dont ils ignorent parfois l’existence même. C’est un peu fouillis, pas forcément très pro, parfois maladroit, mais ça bouillonne !

Cette vitalité inventive contraste singulièrement avec la pesanteur du monde traditionnel des institutions en tout genre qui reste engoncé dans le costume empesé des procédures, réglementations et dispositifs dont la prolifération semble impossible à maîtriser. Et qui, hélas, conservent l’essentiel des financements publics. Un système figé qui ne parvient pas à sortir du cadre rigide dans lequel il s’est lui-même enfermé, multipliant les promesses et les annonces auxquels plus personne ne croit, pas même ceux qui les préparent, un système qui semble de plus en plus mouliner dans le vide, gaspiller les moyens et les énergies, dans lequel s’activent pourtant de nombreuses personnes qui ne demandent qu’à le faire évoluer, et qui viennent respirer un peu d’air frais chez nous …

Enjeu intéressant pour GNIAC : comment raccrocher ces deux mondes, créer des passerelles, inventer de nouveaux modes de travail plus coopératifs, éviter ce gaspillage ?

Notre fonctionnement totalement décloisonné nous qualifie pour tenter l’opération: nous avons les vieux fonctionnaires expérimentés et les jeunes entrepreneurs sociaux ! C’est bien l’objectif de la démarche du Pôle citoyen pour l’emploi et du Collectif pour la transformation publique que nous venons d’initier avec d’autres associations.

Démarches basées sur une conviction : n’attendons plus, agissons tout de suite, directement, en mobilisant le capital d’énergies et de compétences qui ne demande qu’à s’exprimer. Nul besoin d’être adoubés par les institutions en place. Faisons jouer notre droit ou plutôt notre devoir d’ingérence dans les affaires publiques !

A condition bien sûr d’agir avec un certain professionnalisme, ce que Gniac peut permettre, fort de ses presque 300 experts citoyens, à la manœuvre quotidiennement

Alors oui ! Tout ceci nous incite à continuer dans la voie de la mobilisation citoyenne décloisonnée et décoincée, à continuer à agréger et fédérer de nouvelles compétences, de nouvelles initiatives, au plus près des territoires, à inventer et mettre en œuvre des modes de faire différents.

 

Thierry du Bouetiez

Président de GNIAC