Témoigniac Marianne PILLOT - 07.10.2015

 

  • Quelle est votre activité professionnelle aujourd’hui ?

  Après un parcours professionnel en tant que juriste en entreprise, responsable des ressources humaines (négociations avec les syndicats, contrats de travail) et conseillère à l’emploi, j’ai quitté Paris pour m’installer en Ardèche depuis 2013. Je ne souhaite plus occuper de poste en entreprise et j’ai envie de vivre de ma passion, à savoir le droit, en indépendante, car je pense qu’on est jamais aussi bon que lorsqu’on agit dans ce qu’on aime faire.

 

  C’est ainsi que je développe aujourd’hui 3 projets tournés autour de la vulgarisation du droit, car je me suis aperçue que ce n’est pas une matière évidente pour les non sachants, qu’elle avait besoin d’être démystifiée et qu’il existe peu d’offres de droit ludique.

 

  • Le premier projet, développé au travers de mon association, AMILOI, consiste en des conférences (6 de prévues cet hiver) composées de modules thématiques que j’adapte selon les publics autour des aspects du droit dans la vie courante (« la maison », « le travail », « la création d’entreprise », etc.). Je propose des ateliers interactifs dans des universités populaires (public principalement composé de retraités), et suis en contact avec des missions locales (qui se sont dites intéressées par ma démarche mais qui n’ont pas de moyens financiers pour me rémunérer pour le moment !), ainsi qu’avec des organismes de formation accompagnant des demandeurs d’emploi. Ces conférences sont assez ludiques, tout en restant sérieuses sur le fond, dans une visée pratique ;
  • Le second projet, bien plus large, à plus long terme et à élaborer avec différentes parties prenantes, serait de créer un jeu sous forme numérique ou d’application mobile (coûts de développement estimés entre 50.000€ et 1M€).
  • Le troisième projet, intermédiaire, consisterait en la création d’un carnet de jeux juridiques, toujours autour de la connaissance vulgarisée du droit. Ce support papier, à la manière des « cahiers de gribouillages pour ceux qui s’ennuient au bureau », proposerait des mots croisés, anagrammes, mots mêlés, etc, qui pourraient ensuite être traduits en format informatique (pour en revenir au second projet).

 

Ce qui me plait le plus ?

  Le droit et la littérature ! J’aime chercher, résoudre et concevoir des synthèses.

 

Mes principales difficultés ?

  • Le discours avec les financeurs potentiels : je ne suis pas une commerciale et j’ai du mal à vendre la valeur ajoutée de mes projets autour de la connaissance du droit ;
  • Trouver le bon interlocuteur qualifié et digne de confiance dans une région perdue, où il n’est pas simple d’entrer dans les réseaux et où beaucoup de gens cherchent à vous « tester » sans donner de suite.

 

  • GNIAC et vous…racontez-nous votre histoire ?

  Je suis entrée à GNIAC via une interview de Thierry du Bouetiez sur France Inter. Je me suis dit que GNIAC pourrait m’aider à développer mes projets (avoir des avis extérieurs, une aide au business plan et pour construire une vision commerciale/business plus claire). De mon côté, je peux apporter mes compétences en matière de droit.

 

  • Des idées, conseils, engagements, motivations à partager ?

 

Les principaux freins à l’innovation sociale sont :

  • Un système très commercial et dur dont une grande partie de la population est exclue. « la fin du travail » de Jéremy Rikkins annonçait déjà les profonds bouleversements du monde du travail que nous voyons aujourd’hui. Mais beaucoup de choses sont  à réinventer et la vigueur du secteur de l’ESS en témoigne (projets citoyens et issus des territoires), notamment pour recréer de l’emploi ayant du sens pour la communauté.
  • Le manque de marge de manœuvre des gens pour vivre et construire la vie qu’ils aimeraient avoir : le système économique et éducatif actuel les empêche de vivre de leurs passions car il les oblige souvent à « devoir » travailler pour tout juste survivre. Si leur créativité pouvait s’exprimer, elle participerait à l’innovation sociale et citoyenne.

 

 

Mots clés : Marianne Pillot / droit / vulgarisation juridique