Témoigniac Soufiane IQUIOUSSEN - 25.05.2015
Soufiane est fondateur de "Garage Solidaire". Il est à l'oeuvre pour résoudre les problèmes mobilité, véritables freins à l'emploi et à l'insertion. Un vrai entrepreneur social !
- Quelle est votre activité professionnelle aujourd’hui ?
Je suis un entrepreneur social, fondateur de « Garage Solidaire », créé pour résoudre les problèmes de mobilité ainsi que les freins à l’emploi et à l’insertion. Nous avons donc une double vocation sociale : au niveau de la population (location-réparation de véhicules à moindre coût) et atelier-chantier d’insertion au sein du garage, afin d’aider les gens à rebâtir un projet professionnel.
Une de nos particularités est de ne fonctionner qu’avec des publics fragilisés (qui nous sont envoyés par Pôle-Emploi, les Missions Locales, les CCAS, etc.). Nous avons actuellement 2 garages sur Valenciennes, 2 sont en projet en région parisienne, 2 autres sur Metz, 1 sur Marseille…nous avons donc créé une fédération « groupement de garages solidaires », afin de regrouper des concepts similaires (garages associatifs ouverts au grand public) et ainsi harmoniser les pratiques, échanger, peser sur les pouvoirs publics pour contribuer à des changements de législation, etc. 9 garages adhèrent actuellement à la fédération.
Enfin, nous créons actuellement une maison de la mobilité, qui rassemblera tous les acteurs de la filière (auto-école sociale, location à moindre coût, achat-vente de véhicules à bas coûts, transports alternatifs et déplacements doux, etc.)
Ce qui me plait le plus ?
C’est de pouvoir offrir une offre complète en matière de mobilité, d’avoir mes garages saturés (nos partenaires jouent bien le jeu et nous envoient leurs publics fragilisés) et de commencer à être reconnu (nous avons été cités dans le dernier rapport d’Akim Oural remis à Marylise Lebranchu sur l’innovation territoriale).
Mes principaux challenges ?
- Trouver des fonds pour assurer notre développement, ainsi que des parrains qui nous servent de caution auprès des fondations ou autres investisseurs (NB : 1 garage, c’est environ 60.000 euros)
- La complexité des dossiers de demandes de financement : très lourds à gérer !
- Problématiques de trésorerie : en effet, nous dépendons des subventions et celles-ci sont souvent versées avec beaucoup de retard. Nous devons donc faire appel aux découverts bancaires qui coûtent très cher, ce qui est de l’argent perdu à rembourser des banques au lieu de servir à nos garages !
- Problématiques de législation inadaptée à notre activité : on a mis 9 mois pour avoir une dérogation du sous-préfet pour exercer sous forme d’association. Il y a trop d’aller-retours, de temps perdu, de paperasse inutile. J’espère qu’avec la fédération, on va pouvoir avoir plus de poids auprès des pouvoirs publics et ainsi faire jurisprudence…
2. GNIAC et vous…racontez-nous votre histoire ?
Je suis entré à GNIAC car j’y trouve des gens dynamiques, d’origines plurielles et complémentaires, agissant à partir d’expérimentations. Gniac peut être un accélérateur des intiatives et un outil pour faire évoluer de l’intérieur les dispositifs existants.
3. Des idées, conseils, engagements, motivations à partager ?
Avec Gniac, on peut créer une dynamique super-efficace, pour peu que le réseau se consolide autour des membres existants et se déploie en régions. Chacun doit se saisir des outils mis à disposition. Il faut consolider les gains, renforcer la coopération entre les membres, se doter des moyens humains et financiers pour assurer notre développement.
Je suis prêt à m’y impliquer, mais en 2016.
Je suis par contre très intéressé par le projet de fondation territoriale citoyenne.
Mots clés : Soufiane Iquioussen / Garage Solidaire / mobilité / insertion / emploi
