Témoigniac Nicole GUINARD - 24.07.2015
Nicole, notre doyenne, est une femme pleine d'énergie et engagée pour les jeunes et le numérique ! Admirable.
- Quelle est votre activité professionnelle aujourd’hui ?
J’ai 80 ans et ai exercé en tant que thérapeute familiale et orthophoniste en pédo-psychiatrie.
Aujourd’hui, je continue de m’occuper d’accompagnement scolaire et de personnes en recherche d’emploi.
Je suis navrée, désolée que des enfants subissent le décrochage scolaire alors qu'il y aurait d'autres moyens à mettre en place pour les intéresser. Je ne supporte plus de voir des jeunes perdus par des études contraintes et qu’ils n’ont pas choisies. Il faut pouvoir susciter chez eux un appétit pour autre chose, par exemple pour les métiers manuels.
C’est ainsi que j’ai eu la chance de visiter en 2013 le fac lab de Gennevilliers, véritable « lieu ouvert » où l’on peut s’initier au numérique et à la 3D. Là, des étudiants plus expérimentés apprennent à ceux qui veulent apprendre, encadrés par des adultes. On y trouve des imprimantes 3D, des outils pour travailler le bois, du matériel de couture et de modelage, etc.
C'est un lieu d'échange d'outils et de compétence pour découvrir, s'intéresser, savoir comment ça marche, avoir envie d'essayer... (le do it yourself) et se servir enfin de ses dix doigts.
L'enjeu est économique si l'on considère le coût d'un étudiant qui bénéficie d'une bourse et de l'APL un an , deux ans, voir plus... et finalement abandonne pour faire des petits "jobs" sans être déclaré ou se trouvent un travail qu'ils ne gardent pas longtemps et se retrouvent au chômage dont il profite "puisqu'il y a droit !!!
J’ai donc eu l’idée de répliquer ces facs labs dans les collèges, car je suis convaincue que cela permettrait d’ouvrir les jeunes sur un autre monde, facilitant ainsi leur orientation et accompagnement scolaire. Il y a là un vrai enjeu de société. Malheureusement, comme toujours en France quand on veut innover et qu’on ne rentre pas dans les cases, j’ai été confronté au mur de l’Education nationale ! C’est pourquoi j’ai rejoint le mouvement des Zèbres, car je crois qu’un collectif aura plus de poids pour influer sur des décisions.
Ce qui me plait le plus ?
Les enfants, c’est ma passion ! Pouvoir leur offrir un bel avenir, quel bonheur !
Mes principales difficultés ?
Le mur de l’Education Nationale !
2. GNIAC et vous…racontez-nous votre histoire ?
Je suis entré à GNIAC car j’ai rencontré un des membres lors du festival « Futurs en Seine » au CNAM en juin 2015, 2 journées où le numérique était à l’honneur. Nous étions plusieurs intervenants sur un atelier dédié aux nouvelles technologies : pour commencer, un enfant de 12 ans puis, beaucoup de jeunes ayant profité d'écoles gratuites de "la deuxième chance" ; j'étais chargée de conclure et en ai profité, -"hors sujet"- pour faire part de mon souhait de voir s'installer l'équivalent des "Fac-Lab" dans les collèges : Pour que ces jeunes aient un lieu où ils pourraient participer à des ateliers avec des incitateurs qui les inviteraient à devenir acteurs , à faire, à partager, à se poser des questions, s'approprier du matériel pour être dans la vraie vie pratique et se découvrir des envies de faire. Un enfant qui commence à comprendre, c'est un enfant qui va s'intéresser et vouloir continuer c'est un enfant sauvé de l'échec, quelqu'un l'aura aidé à trouver la clé.
J’espère que le GNIAC me permettra de mieux avancer ensemble que toute seule…
3. Des idées, conseils, engagements, motivations à partager ?
L’égalité des chances n’est pas l’égalité de l’enseignement ! Adaptons les parcours de chacun à ses envies et talents ! Je pense que l' "on ne peut pas forcer un âne à boire", mais on peut lui donner soif.... c'était mon objectif pendant ma vie active, et je continue depuis.
Mots clés : Nicole Guinard / éducation / accompagnement scolaire / orientation / numérique
