Témoigniac Jean-Michel PASQUIER - 03.06.2015

pasquier

 Jean-Michel Pasquier a fondé KOEO en 2009, plateforme de mécénat de compétences. Un homme engagé pour l'emploi et le lien social!

 

  1. Quelle est votre activité professionnelle aujourd’hui ?

  J’ai fondé KOEO en 2009, plateforme spécialisée dans le mécénat de compétences. Nous sommes une structure de 3 permanents, complétée par des consultants associés pour assurer notre développement en Régions. Nous sommes labélisés « Entreprise Solidaire », au travers d’une gouvernance éthique et sommes membre du Mouves depuis 2010 ;  nous devons être de plus une des rares structures de l’ESS en autofinancement total qui n’ait jamais bénéficié d’aucune subvention à ce jour !

Nos activités orientées « entreprise »  se découpent comme suit :

  • Une offre de conseil, pour aider les entreprises à construire un programme de mécénat de compétences (outils, étapes, contrôle, suivi) ; c’est un enjeu amont très important qui détermine le succès du déploiement ultérieur
  • La mise à disposition d’outils numériques, pour optimiser les process et agréger les missions entre offres et demandes et leur suivi
  •  L’événementiel solidaire (team building notamment) : pour animer les programmes ou sensibiliser les                salariés des entreprises partenaires aux réalités du monde associatif et de l’ESS, nous organisons des chantiers solidaires, des collectes intraentreprises, etc, avec un souci constant                                                           d’apporter une réelle valeur ajoutée aux structures bénéficiaires                                                              (rénovation de locaux, job coaching, etc.)

  Je suis personnellement issu du monde de la communication RH (marque employeur, enjeux RH et RSE), que j’ai trouvé de plus en plus en décalage avec la réalité managériale vécue. Je voulais trouver une autre façon plus pragmatique et opérationnelle pour mobiliser les collaborateurs autour de la solidarité. Le mécénat de compétences est vite apparu un excellent outil pour mieux impliquer les salariés d’une entreprise pour l’intérêt général. A cela s’ajoute les vertus RH du mécénat de compétences qui sont réelles : transition entre fin de carrière et début de retraite des seniors, mobilité ponctuelle, attractivité de la marque employeur, gestion des compétences, par exemple

Ce que j’aime le plus ?

  • Etre à l’interface entre le secteur marchand et le social business, c’est-à-dire allier la viabilité économique et l’impact sociétal… il faut espérer qu’à terme des structures hors ESS intègrent ce modèle plus transparent qui génère plus de confiance ;
  • Rencontrer des entreprises « classiques »  d’un côté, et des acteurs du terrain de l’ESS de l’autre, qui finalement ont plein de choses à partager, d’où l’importance de créer des ponts entre les 2 mondes ;
  • Voir l’épanouissement et l’enrichissement mutuels des différentes parties prenantes

Mes principales difficultés ?

  • La communication et l’information : le mécénat de compétences reste encore mal connu ou est victime de stéréotypes, même si les choses ont énormément progressé depuis plusieurs. 
  • L’accompagnement des structures de l’ESS reste encore insuffisant à ce jour (on est souvent hors des bonnes cases des critères d’éligibilité des aides), On attend donc tous les différents décrets de la loi Hamon !

 

 

2.  GNIAC et vous…racontez-nous votre histoire ?

  Je suis entré à GNIAC car j’y trouve des profils diversifiés, un foisonnement de compétences et des rencontres réelles, ce qui permet des échanges réactifs, sans tabous, entre les membres. GNIAC permet de créer des engrenages générateurs de solutions, d’assembler les pièces d’un puzzle à fort impacts sociétaux. ET je crois que les petites actions micro, mises bout à bout, font le macro.

  Je peux apporter à GNIAC ma vision schizophrénique de l’intérêt général et du chef d’entreprise. J’attends de l’émulation, de la réflexion, des partenariats avec d’autres membres.

  Attention toutefois à rester réalistes sur ce que nous pouvons faire : a-t-on toujours les moyens de nos ambitions ? (je pense par exemple, à l’innovation publique)..

 

 

3.  Des idées, conseils, engagements, motivations à partager ?

  Le principal frein à l’innovation sociale vient d’un risque de récupération du monde de l’ESS par le monde économique classique d’une façon partielle et limitée à l’affichage, ce qui détruirait l’âme initiale de l’ESS.

 

 

Mots clés : Jean-Michel Pasquier / Koeo / RH / mécénat de compétences / ESS / libéralisme humaniste / http://www.koeo.net/