Témoigniac Pierre GENESTOUX - 15.01.2016
Pierre travaille dans l'accompagnement médico-social auprès d'enfants. C'est un gniac'teur qui a la main sur le cœur.
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Quelle est votre activité professionnelle aujourd’hui ?
Je suis moniteur-éducateur depuis 2 ans au sein de l’Association Des Amis et Parents des Enfants Inadaptés, association de parents d’enfants inadaptés qui se sont regroupés. L’association accueille toutes les personnes ayant un handicap mental, ainsi que leurs structures d’accueil.
J’ai travaillé d’abord en CAT. A présent, j’assiste à domicile des personnes qui ont un handicap mental pour créer du lien avec elles, vérifier qu’elles prennent bien leurs médicaments, se rendent bien aux rendez-vous… J’assure un rôle de service éducatif et social à la personne. Contrairement à un travail en structure d’accueil, là, on ne connaît pas tout sur la personne.
Après avoir interrogé des professionnels du terrain de l’accompagnement médico-social, j’ai identifié un fort besoin d’accompagnement à domicile, qui pourrait être suivi par un service comme je propose, pour intervenir auprès de personnes isolées, se soignant mal et ayant souvent des problèmes mentaux. Et surtout dans notre secteur, le Puy-De-Dôme, reconnu par Médecin du Monde comme un désert médical.
Ce qui me plait le plus ?
Aller à contre-courant de ce qui se fait ! Je me bats pour que les personnes handicapées soient reconnues d’abord comme des personnes et pas seulement comme des « handicapés », et qu’elles puissent vivre en appartement, avec un suivi, pour celles qui en ont l’envi et les capacités. D’autre part, j’ai été formé à l’éducation affective et sexuelle des personnes handicapées par une personnes d’Handicap International, et ce sujet est tabou car il oblige de s’intéresser vraiment aux personnes
Mes principales difficultés ?
- La caractérisation des besoins est difficile à faire car le monde du médico-social est très secret, cloisonné, chacun tient à ses prérogatives, fait de la rétention volontaire d’informations, garde ses secrets et méthodes et ne se parle pas. Je me sens seul, surtout depuis que je ne suis plus en accord avec les orientations trop « business » prises par l’Adapei
- Le département et les élus ne comprennent pas ce que je veux faire
2. GNIAC et vous…racontez-nous votre histoire ?
J’ai connu GNIAC par le bouche-à-oreille via ma cousine et mon frère bordelais et j’ai été attiré par son côté « décloisonnement ».
J’en attends d’être compris, d’avoir des retours d’expériences pour être moins seul, d’avoir des conseils pour financer mon initiative
Je peux apporter mon expérience du monde du handicap
3. Des idées, conseils, engagements, motivations à partager ?
Les principaux freins à l’innovation sociale sont financiers et politiques : on a du mal à être écouté et soutenu.
Mots clés : Pierre Genestoux / handicap / médico-social