11.02.2016 Denis MORIN
TémoigniacDenis MORIN
- Quelle est votre activité professionnelle aujourd’hui ?
Je suis ingénieur de formation, puis ai suivi un cycle d’urbanisme à Sciences Po Paris, plus attiré déjà par les sujets sociétaux que par la technique. J’ai ensuite travaillé dans des grands groupes de services à l’environnement (fonctions techniques, business développement, marketing, montage de partenariats publics-privés).
En 2004, je me suis mis à mon compte et depuis je propose des missions à des entreprises, des établissements publics et des collectivités locales (accompagnement de projets, marketing-développement, innovation technique) ayant un rapport avec des enjeux environnementaux (qualité de l’air, changement climatique) et/ou politiques (projets confrontés à des conflits locaux tels que usines de méthanisation, sites de stockage de déchets, etc.).
J’applique en particulier la méthode du « ProcessWork », qui facilite la communication entre toutes les parties en présence (à l’échelle personnelle comme macro) et la résolution de conflits avec soi-même, entre les personnes et entre organismes (Open Forum). Cela diffère des techniques classiques de concertation, car on y fait la part belle aux émotions et aux « informations négligées ». En rétablissant le dialogue, on peut arriver à un consensus ou à des « désaccords de bonne qualité ».
Ce qui me plait le plus ?
Accorder de la place aux émotions, aux histoires personnelles, à l’irrationnel, car cela a des conséquences inattendues et imprévisibles sur les actes et prises de positions des parties prenantes. Pour moi, l’application du « ProcessWork » aux sujets sociétaux représente une forme d’engagement politique non partisan.
Mes principales difficultés ?
Les réponses frileuses des préfectures, qui se montrent peu coopératives et nous renvoient aux collectivités territoriales. D’une façon générale, les responsables politiques cherchent plutôt à éviter les conflits et quand ils sont là à les traiter le plus rapidement et le plus discrètement possible (pas de vagues). Or, l’évitement des conflits ne fait qu’envenimer lesdits conflits.
- GNIAC et vous…racontez-nous votre histoire ?
Je suis entré à GNIAC via Sophie de Bryas, attiré par un réseau qui se nourrit de valeurs liées à l’innovation et l’initiative citoyenne, valeurs ô combien nécessaires dans un monde appelé à devenir de plus en plus instable du fait du changement climatique (en particulier par l’afflux de migrants climatiques en Europe) et qui pourraient aider à refonder notre démocratie représentative bien mal en point.
J’en attends des échanges d’expériences et une caisse de résonance pour les évènements que j’organise.
Je peux apporter mon réseau et mon expertise en matièrede facilitation de réunions et d’exploration des conflits éventuels (dont aucune association n’est exemptée).
- Des idées, conseils, engagements, motivations à partager ?
Les principaux freins à l’innovation sociale sont :
- Le peu de place faite aux expérimentations en matière de communication sociétale en France
- La peur des responsables politiques de voir leur pouvoir diminuer quand les citoyens prennent des initiatives et agissent, d’où des incompréhensions et des réactions défensives qui bloquent toute innovation. Ils perçoivent souvent les prises de parole des citoyens et leurs initiatives comme des attaques contre eux, et leur attitude défensive ne fait ensuite que renforcer le caractère agressif de ces initiatives citoyennes.
Mots clés : Denis Morin / facilitation de conflits et de réunions / environnement / climat / www.openforumandco.org