15.02.2016 : Témoigniac Philippe LEROUX
Témoigniac Philippe LEROUX
- Quelle est votre activité professionnelle aujourd’hui ?
Je suis un ancien éducateur sportif (professeur de golf pendant 25 ans) ayant exercé mon activité en profession libérale. Les dix dernières années enseignement à des publics sensibles (jeunes de quartiers difficiles, personnes addicts etc). J’ai développé une méthode pour aider les gens à développer leurs propres ressources.
En mars 2012 je suis parti en stop pendant 8 mois dans des communautés accueillant des gens en errance. Mon constat a été de voir que certaines de ces personnes ont des ressources extraordinaires qui sont hélas enfouies en elles. Je suis ensuite devenu bénévole au Secours Populaire à Paris au sein de leurs permanences d’accueil. J’ai ainsi participé à des ateliers de travail qui ont conduit à la signature avec la Mairie de Paris du pacte visant à réduire l’exclusion. J’ai rencontré Angélique Rose, gniaqueuse, de l’Adel, et j’ai eu envie d’aider des gens à bâtir leur propre métier et retrouver l’estime d’elles-mêmes. J’ai constaté que beaucoup de personnes éloignées de l’emploi étaient réinsérées via des contrats précaires et restaient sans projet de vie. Je me suis impliqué dans le conseil consultatif régional des personnes accueillies, à qui j’ai parlé de mon projet de les aider à construire leur propre emploi, en partant d’elles et non en les mettant dans des moules prédéfinis qui les maintiennent dans la précarité.
J’ai donc créé l’association Parcours Avenir, dont le but est l’insertion professionnelle pour un public très éloigné de l'emploi, ayant connu l'errance. On leur propose de se diriger vers des coopératives d’activité et d’emploi ou vers l’auto-entrepreneuriat. Actuellement étude de faisabilité adossé sur une grosse structure d'insertion (Aurore) et financé par France active dans le cadre d'un fond de confiance obtenu via Paris Initiative Entreprises, je m’occupe du développement du projet et prépare un dossier auprès du Fonds Social Européen. Je m’occupe des études de faisabilité et du modèle économique (les bénéficiaires contribueront symboliquement à leur accompagnement, afin de les responsabiliser), soutenu par la Fondation de France, PRISM et la Mairie de Paris. Nous accompagnerons en mars 2016 des personnes hébergées par Aurore.
Ce qui me plait le plus ?
- Mes rencontres sur le plan humain
- Faire des ateliers de revalorisation avec les personnes, ce qui permet de casser les logiques d’assistanat. On part de « qu’aimez- vous faire ? ». Cette aventure est un magnifique challenge. Je veux montrer que chaque personne est capable de s’assumer et de rebondir.
Mes principales difficultés ?
- Les travailleurs sociaux ont peur d’envoyer des personnes sur mon projet, car ils sont dans une logique d’infantilisation des personnes et n’ont pas non plus la patience de mener une insertion long-terme
- GNIAC et vous…racontez-nous votre histoire ?
Je suis entré à GNIAC car j’ai été séduit par l’énergie dégagée apparente. Tout seul, on n’est pas grand-chose.
J’en attends une aide pour apprendre par le collectif.
A 52 ans, je peux apporter ma polyvalence, ma curiosité, mon amour de l’Humain et mon énergie d’avancer !
- Des idées, conseils, engagements, motivations à partager ?
Le principal frein à l’innovation sociale est le manque d’indignation des politiques face aux gens dans la rue. Où sont les symboles de la République (fraternité, égalité) ? Il y a encore beaucoup de travail de sensibilisation à faire…pour moi, la meilleure façon est encore d’AGIR !
Mots clés : Philippe Leroux / Parcours Avenir / insertion / entrepreneuriat