Témoigniac Dominique SCHALCHLI - 25.05.2015
Dominique est fondatrice de l'Accorderie de Montpellier, véritable lieu créateur de lien social et surtout d'une économie plus collaborative et circulaire. Reste à convaincre les élus !
- Quelle est votre activité professionnelle aujourd’hui ?
Je suis le fondateur de l’accorderie de Montpellier que j’ai lancée en 2014. Il s’agit d’un système d’échange de services individuels et collectifs (groupements d’achats, sorties culturelles, etc.) avec une banque du temps (à utiliser entre les membres et pour l’accorderie).
L’accorderie démarre très fort : nous comptons déjà 250 membres et cette dynamique se voit également au niveau national (20 accorderies et 15 en attente).
Nous sommes soutenus à la fois par les pouvoirs publics (Etat, Conseil Régional, Métropole et Mairie de Montpellier) et par des fondations (Macif, Crédit Mutuel, Orange). Nous allons lancer une campagne de financement participatif, afin d’alimenter notre fonds de dotation (qui permet d’accorder des déductions fiscales aux donateurs et mécènes).
L’accorderie emploie 1,5 équivalent temps plein et s’est semi-institutionnalisée car nous touchons en effet des publics précaires.
Ce que j’aime le plus ?
C’est ce système de don contre-don : c’est l’ADN de l’accorderie, on donne et on reçoit ; il y a une vraie solidarité réciproque, où chacun dépend l’un de l’autre. J’aime aussi le fait qu’on implique ainsi les gens et ainsi, ils se prennent en charge, cela les valorise et leur (re)donne confiance en eux-mêmes.
2. GNIAC et vous…racontez-nous votre histoire ?
Je suis entré à GNIAC car j’y trouve des personnes issues de l’Administration comme moi et qui veulent prendre du recul pour faire bouger les choses, redonner du pouvoir au citoyen.
Je peux apporter aux membres mon parcours diversifié dans la fonction publique, l’associatif, le syndicalisme et l’entreprise, notamment sur les enjeux de formation et d’emploi. J’ai donc des vues multiples sur « le système ».
3. Des idées, conseils, engagements, motivations à partager ?
Ce qui compte pour moi, c’est de faire le pont entre les acteurs et de renforcer la société civile.
Je suis sidéré par l’attitude des pouvoirs publics, qui considèrent toujours qu’ils sont les seuls à pouvoir agir pour l’intérêt général et le bien commun. Avec l’accorderie, je veux leur montrer qu’on peut construire un vrai rapport de partenariat et non de dépendance.
Je suis prêt à m’investir dans tout groupe de réflexion sur les rapports entre société civile et l’Administration.
Mots clés : Dominique SCHALCHI / accorderie / solidarité / échange / citoyenneté