Témoigniac Camille DORIVAL - 27.10.2015
- Quelle est votre activité professionnelle aujourd’hui ?
Depuis 13 ans, je travaille au magazine Alternatives Economiques et suis aujourd’hui P-DG de la Scop éditrice de presse Alternatives Economiques : je dirige l’entreprise, avec des rôles de coordination des différents services, de pilotage stratégique et de management. A l’origine, j’étais journaliste et ai donc totalement changé de métier.
La Scop Alternatives Economiques, ce sont 5 publications, dont une numérique :
- Alternatives Economiques (mensuel) : C’est le second magazine économique en France après Capital en termes de diffusion. L’orientation politique est originale, à savoir d’approche keynésienne avec une vocation pédagogique pour expliquer les grands enjeux de l’actualité économique et sociale. Notre vocation est aussi de mettre en lumière les initiatives qui marchent sur le terrain, et notamment celles de l’économie sociale et solidaire. Par notre dimension à la fois politique et pédagogique, nous avons eu beaucoup de succès dès la création en 1980, notamment auprès des militants associatifs et syndicaux, puis des lycéens et enseignants, ces derniers représentant aujourd’hui environ 40% du lectorat ;
- Alternatives Internationales (trimestriel), consacré à l’actualité internationale
- L’économie politique (trimestriel), première revue économique en France
- Les dossiers d’Alternatives Economiques (trimestriel), consacrés notamment aux initiatives citoyennes
- AlterEcoPlus, quotidien numérique sur l’actualité économique et sociale en France et à l’internationale
Ce qui me plait le plus ?
- Définir et orchestrer la stratégie de l’entreprise, dans un contexte difficile de mutation de la presse écrite
- Avoir une vision d’ensemble de l’action des différents services et essayer de faire en sorte que tout cela fonctionne ;
- Représenter le journal à l’extérieur, et échanger avec d’autres acteurs sur des problématiques communes.
Mes principales difficultés ?
La crise de la presse écrite, qui se traduit à la fois par une baisse de la diffusion (abonnements et ventes en kiosque) et par une baisse des recettes publicitaires. En ce qui nous concerne, les 3 derniers exercices ont été déficitaires, mais comme nous sommes une coopérative et que nous avions un bon niveau de fonds propres, nous avons pu tenir jusqu’à présent. L’enjeu aujourd’hui, c’est de faire évoluer la presse vers plus de numérique et de diversification des activités (organisation d’événements, formation, etc.). Aucun éditeur n’a encore trouvé la solution miracle à cette crise de la presse écrite, chacun tâtonne, mais nous finirons par trouver un nouveau modèle économique viable…
- GNIAC et vous…racontez-nous votre histoire ?
Je suis entrée à GNIAC car j’ai été entraînée par la force de conviction et d’engagement du fondateur de GNIAC et des membres portant des projets citoyens.
J’en attends un moyen de rencontrer des gens qui évoluent dans le milieu de l’économie sociale et solidaire et des initiatives citoyennes, avec la possibilité d’identifier des projets intéressants et d’entretenir un réseau.
Je peux apporter ma vue d’ensemble sur ce qui est fait sur les différents territoires, ainsi que mes expertises sur ce qui relève du rédactionnel, de la communication et de la viabilité financière des projets.
- Des idées, conseils, engagements, motivations à partager ?
Le principal frein à l’innovation sociale est « Le chacun fait dans son coin » : cela manque de mise en relations, de synergies. Or, pour faire des choses ensemble, il faut justement se connaître et ne pas s’isoler : se regrouper permet d’avoir plus d’idées, de meilleures idées, d’associer des expertises diverses, mais aussi de mieux convaincre les financeurs de soutenir plus de projets citoyens et /ou collectifs.
Mots clés : Camille Dorival / Alternatives Economiques / journalisme / presse / http://alternatives-economiques.fr/