Témoigniac Lakdar KHERFI - 12.06.2015
Lakdar est un acteur engagé pour le mieux-vivre ensemble, le lien social, notamment auprès des jeunes des quartiers. Il vient de lancer "Médiation Nomade", un camping-car qui va rencontrer les jeunes dans les cités.
- Quelle est votre activité professionnelle aujourd’hui ?
J’ai été chef de projets dans l’ESS pendant 20 ans. Dernièrement, j’ai transformé une chapelle attenante aux anciens locaux de l’INPI en espace de coworking (l’Archipel à Paris), de lieu événementiels et un pôle couture pour le compte de l’association Aurore. Pour la même entité, j’ai organisé 48 « cafés-projets » à raison d’une fois par mois pendant 5 ans à la mairie de Paris, concept qui permettait de réunir un entrepreneur et le grand public.
J’ai un diplôme d’éducateur spécialisé et je suis aussi diplômé en direction de projet. J’ai grandi dans un quartier sensible, le Val fourré à Mantes la jolie, et c’est ce qui m’a donné envie de faire grandir les gens de là-bas.
C’est tout l’objectif du concept « Médiation Nomade », qui est un camping-car qui va s’installer une soirée ou plusieurs jours au cœur des quartiers sensibles, en pied d’immeubles. Avec mon frère, nous y rencontrons la jeunesse et tentons de rétablir ainsi le lien social, l’échange, la confiance. J’y vois aussi un moyen pour repérer des leaders et des conduites positives.
Dans l’envie de transmettre aux générations montantes, j’aimerais partager un concept inspiré du compagnonnage, ces bâtisseurs de cathédrales mais immatérielles. Travailler sur une posture, une âme d’entrepreneur, le geste et surtout la portée, envie de créer ensemble un nouveau corps de métiers pour faire face à la demande des citoyens cette quête du « vivre ensemble rêvé ». Ces « compagnons de la réinvention » seront les acteurs d’un meilleur vivre-ensemble. J’ai l’idée d’organiser un « tour de France » pour rencontrer des groupes de jeunes, les aider à acquérir la culture du projet, afin que leurs idées souvent formidables puissent éclore.
Ce qui me plait le plus ?
- L’intelligence collective, travailler différemment ;
- Servir l’intérêt général, être un chef d’orchestre pour réinventer les modèles et permettre aux jeunes issus des quartiers de prendre la place qui est la leur dans la société.
Mes principales difficultés ?
- La posture des gens (non-respect de la parole donnée)
- La faiblesse de l’Etat (aucun plan Marshall pour les banlieues)
- Les demandes de mécénat très compliquées
- Le manque de communication entre acteurs
2. GNIAC et vous…racontez-nous votre histoire ?
Je suis entré au GNIAC via Tarik Ghezali. J’y ai aimé l’ambition, le pari positif sur l’avenir. Je peux apporter mes compétences en conduite de projets ESS. J’en attends des rencontres et une aide pour mes différents projets qui pourraient servir de terrains d’expérimentation pour GNIAC.
3. Des idées, conseils, engagements, motivations à partager ?
La France est un pays à la traine et il y a un manque de souffle européen. Il faut réfléchir à de nouveaux modèles économiques hybrides, avec plus de partenariats entre associations et entreprises, pour mieux servir l’intérêt général.
Mots clés : Lakdar Kherfi / Médiation Nomade / engagement / jeunesse / quartiers / conduite de projets ESS / vivre-ensemble