05.02.2016 : Témoigniac Pierre Chevelle
Témoigniac Pierre CHEVELLE
- Quelle est votre activité professionnelle aujourd’hui ?
Le fil rouge de mon projet est comment simplifier l’engagement citoyen, de façon à le déployer à grande échelle. C’est ainsi qu’est né mon projet d’écriture du livre « Changer le monde en 2 heures » : j’ai tenté d’y recenser une dizaine de micro engagements à fort impacts sociaux et/ou environnementaux, dans lesquels s’engager de façon simple et rapide. J’ai envie d’écrire un livre par an présentant une nouvelle sélection d’engagements.
Ce livre connait un prolongement par un blog sur l’engagement citoyen et l’entrepreneuriat social, décrivant les freins à l’engagement (autocensure, pression de l’entourage familial, manque de réseau, etc.), et faisant la part belle aux partages d’expériences intimes de porteurs de projets (ce qui se passe dans leur tête, leurs doutes, leurs joies, comment ils s’organisent, choix éthiques, choix du modèle économique, etc.). Enfin, je co-organise des événements, comme une journée « Wikipédia » en partenariat avec le Noise et Wikimédia France où nous allons former 100 participants à créer des articles Wikipédia avant de créer les pages Wikipédia de 100 de projets d’intérêt général, leur permettant ainsi une forme d’implication immédiate qui servira aussi à démocratiser ces projets.
Quand j’ai intégré mon école de commerce, j’ai vécu un grand choc : j’ai réalisé que le modèle de société qui m’y était proposé ne me correspondait pas du tout (je ne me voyais pas vendre des crédits ou des lessives toute ma vie). J’ai ainsi entamé une quête de sens de plus de 3 ans, en recherche de gens qui faisaient les choses différemment. C’est ainsi que j’ai eu la chance d’intégrer pendant 6 mois l’équipe de Sparknews, puis celle d’Ashoka pendant 1 an sur leur programme « Impact ». En master 2 Innovation sociale HEC/ESCP, j’ai effectué une mission pour Oui Share puis j’ai eu l’opportunité de me lancer dans l’écriture de mon livre, avant d’intégrer le Tour de Ticket For Change, dont je bénéficie toujours de l’accompagnement post-tour tous les 2 mois avec les autres participants.
Ce qui me plait le plus ?
L’entrepreneuriat social et la rencontre avec des gens inspirants qui veulent résoudre des problèmes de société, qui me nourrissent et me font grandir. Je réalise que j’aime l’entrepreneuriat qui m’aide à sortir de ma zone de confort. J’aime valoriser des communautés d’acteurs engagés.
Mes principales difficultés ?
Très peu de gens ont pour métier d’écrire et de vendre leurs propres livres, donc j’ai peu de repères et il y a plein de directions à défricher !
- GNIAC et vous…racontez-nous votre histoire ?
Je suis entré à GNIAC car j’ai été intéressé par la diversité des acteurs et par un réseau très différent des autres que je peux fréquenter dans l’entrepreneuriat social. Et plusieurs personnes de confiance m’en ont parlé en bien !
J’en attends des rencontres, des échanges, des partages de méthodologies, une meilleure connaissance des acteurs publics susceptibles d’aider l’écosystème de l’entrepreneuriat social à évoluer.
Je peux apporter mes expériences et ma connaissance de l’écosystème de l’entrepreneuriat social, et je vais tâcher de repérer des initiatives de gniaqueurs dont je pourrais parler dans mes prochains livres !
- Des idées, conseils, engagements, motivations à partager ?
Les principaux freins à l’innovation sociale sont :
- Le manque de professionnalisation des projets : il faudrait créer un véritable écosystème porteur aux start-ups sociales, sortir des logiques associatives, créer des outils financiers et d’accompagnement des projets sociaux ;
- Le cloisonnement des initiatives : trop de gens réinventent la roue, alors que des projets similaires existent déjà.