Témoigniac Armel LE COZ - 15.09.2015

 

  • Quelle est votre activité professionnelle aujourd’hui ?

  Je  suis le cofondateur du collectif « Démocratie Ouverte » (www.democratieouverte.org), dont l’objet est d’engager une transition démocratique : il s’agit de développer et de promouvoir la transparence, la gouvernance ouverte et une culture collaborative au sein des organisations publiques.

  Nous comptons aujourd’hui plus de 200 membres dans la francophonie, en France, mais aussi au Québec, en Belgique, en Suisse, en Tunisie avec beaucoup de porteurs de projets issus du numérique (ex. https://questionnezvoselus.org/ ; https://www.parlement-et-citoyens.fr/, www.voxe.org)

 

  Au sein de Démocratie Ouverte, nous développons aussi le programme « Territoires Hautement Citoyens » (www.territoires-hautement-citoyens.fr), une méthode ouverte et agile destinée aux élus locaux pour améliorer la gouvernance de leur territoire et faire en sorte de démultiplier l’implication citoyenne locale. L’enjeu est d’aider les citoyens à répondre par eux-mêmes aux défis du XXIème siècle et d’animer des territoires où les gens agissent directement et massivement en faveur de l’intérêt général. Ce programme fait suite à mon tour de France en auto-stop, lors des dernières élections municipales, où j’ai rencontré 111 maires ou candidats. Ces rencontres m’ont permis de dresser une liste de blocages démocratiques, mais aussi de repérer des outils et des méthodes qui marchent. Depuis, dans le cadre de Territoires Hautement Citoyens, j’organise des visites de territoires exemplaires pour que les élus découvrent des expérimentations positives, je monte des séminaires de formation pair à pair (entre élus) et j’accompagne des territoires dans l’amélioration continue de leur gouvernance (selon une méthode ouverte, en 5 étapes). Nous avons aussi un label en cours de construction, pour documenter et valoriser les meilleurs pratiques citoyennes sur les territoires.

 

  Enfin, je suis designer de métier, et je fais du design de politiques publiques auprès des territoires (conception innovante de services publics, cartographies d’acteurs, ateliers de créativité, etc.)

 

Ce qui me plait le plus ?

  Participer à la résolution des défis gigantesques que nous devons relever collectivement à l’échelle de la planète : défi environnemental et climatique, défi économique et financier, défi social et sociétal et évidemment, défi politique et démocratique. Répondre à ces défis nécessite de repenser complètement le fonctionnement de la société. Heureusement, beaucoup d’acteurs de changements expérimentent déjà des solutions un peu partout sur la planète et je suis content d’en faire partie !

 

Mes principales difficultés ?

  • Faire face à la culture de la délégation, très présente dans notre société (nous déléguons notre pouvoir de décision à des élus, notre pouvoir d’agir publiquement à des administrations, notre pouvoir de production (matérielle, alimentaire…) à des industriels, etc.) – Notre société ne forme pas assez de citoyens acteurs du bien commun !
  • Le passageà l’échelle est compliqué dans une telle société où les priorités sont mises sur le travail et l’argent …l’engagement citoyen passe forcément au second plan et seule une minorité est prête à s’impliquer.
  • Obtenir des financements pour agir, trouver un modèle d’affaire pour cette transition démocratique.

 

 

 

  • GNIAC et vous …racontez-nous votre histoire ?

  Je suis venu à GNIAC par curiosité, et j’y ai vu beaucoup d’acteurs que je connaissais déjà. Or, je pense qu’ensemble, on est plus forts ! J’attends des occasions de croiser des expériences, de faire du lien, de s’entraider. Je peux apporter mes retours d’expériences sur les « Territoires Hautement Citoyens » et des outils pour surmonter les blocages, pour permettre à des gniacqueurs de s’en emparer.

 

 

 

  • Des idées, conseils, engagements, motivations à partager ?

  Je pense qu’il est important de repenser la société en profondeur sur certains points cruciaux qui aujourd’hui constituent des freins à l’innovation sociétale :

  1. Le fonctionnement de l’économie : comment passer d’une société du travail salarié en faveur d’intérêts privés à une société de l’engagement citoyen en faveur de l’intérêt général ? (idées du Revenu de Base, des monnaies citoyennes et locales, etc.)
  2. La place du spirituel, du développement personnel, humain et intérieur comme condition préalable à tout changement sociétal.

 

 

Mots clés : Armel Le Coz / Démocratie Ouverte / Territoires Hautement Citoyens / Design de politiques publiques / démocratie / http://democratieouverte.org/  / http://www.territoires-hautement-citoyens.fr/

Armel LE COZ