Témoigniac Steven BERTAL - 02.07.2015
Steven travaille à la YUMP Académie. déjà conseiller municipal à 11 ans, il est devenu un acteur engagé dans l'entrepreneuriat social et le développement économique des quartiers.
- Quelle est votre activité professionnelle aujourd’hui ?
Je travaille dans le « hub » de YUMP France (une association visant à promouvoir le développement économique dans les quartiers populaires via une formation à l’entrepreneuriat), cellule qui permet de faire le lien horizontal en interne entre les aspects formation, partenariats, communication et affaires publiques, et un lien vertical entre les fondateurs de Yump et les responsables territoriaux.
Mes principales missions recouvrent la stratégie court et moyen-terme, un rôle de management (coordination entre les opérationnels), l’évolution du modèle économique (offres alternatives), la recherche de financements publics.
Dès 11 ans, j’ai été conseiller municipal des jeunes ! Cela m’a permis de prendre conscience du devoir citoyen et de mon impact sur la Société. Je me suis ensuite toujours impliqué au niveau local.
J’ai été diplômé d’une école de commerce et suis ensuite parti travailler pour Gawad Kaling une ONG philippine, fondée par Tony Meloto, grand entrepreneur social qui est un modèle pour moi. Il a créé notamment un hub d’entrepreneuriat social (incubateur, conférences, centres d’activités, ferme), véritable « ferme-village-université ». j’y ai eu la charge de la partie agricole (relations avec les fermiers et les institutions). Ce fut pour moi une superbe expérience humaine avec les philippins (gens pauvres mais courageux). J’ai travaillé au développement du modèle économique de cette entreprise sociale. Au retour, j’ai eu la chance de découvrir YUMP, qui correspondait parfaitement à mes attentes (ESS, entrepreneuriat, mission sociétale, contact humain avec les bénéficiaires).
Ce qui me plait le plus ?
- L’impact que j’ai sur l’évolution du secteur dans le cadre de l’entrepreneuriat et de la lutte contre les discriminations, et mes échanges avec les 3 fondateurs de Yump sur l’égalité des chances.
- Les relations avec les instances gouvernementales et l’impact de nos actions sur les politiques publiques
Mes principales difficultés ?
Trouver des financements, toujours plus difficiles et complexes à obtenir !
2. GNIAC et vous…racontez-nous votre histoire ?
Je suis entré à GNIAC car Serge Malik et Tomas Fellbom me tenaient au courant des contributions de GNIAC. J’ai été séduit par le fait que GNIAC est un groupe de réflexion qui agit, avec lequel je partage la même vision sur les conservatismes, sur la façon de faire les choses et le ralentissement des démarches. Et bien sûr, les champs couverts par GNIAC : entrepreneuriat, ESS, etc. Je peux apporter mon expertise sur l’entrepreneuriat social, les relations interculturelles (j’ai voyagé beaucoup), ma quadruple expérience civile, politique, associative et entrepreneuriale. J’attends de réfléchir à des questions importantes, d’être impliqué, de recevoir et de donner ; je pense qu’il est important pour GNIAC de réfléchir à sa méthodologie pour concrétiser la phase de réflexion en des actions opérationnelles, et générer un fort impact sociétal.
3. Des idées, conseils, engagements, motivations à partager ?
Les principaux freins à l’innovation sociale sont :
- Un problème de mentalités : le paradigme de Société auquel les gens adhèrent (individualisme, compétition, salariat) est dépassé et il faut en changer, ce qui est difficile. Il y a un manque d’ouverture sur l’extérieur, une incapacité de relativiser nos défauts et de vouloir progresser
- Une problématique des subventions et des appels à projets (on lutte pour quémander sa part)
- La visibilité à court terme sur les objectifs et la dépendance vis-à-vis des pouvoirs publics et des mécènes : il faudrait être plus libre pour aller vers une économie symbiotique.
Mots clés : Steven Bertal / Yump Academie / entrepreneuriat social / ESS / lutte contre les discriminations / http://www.jeveuxmontermaboite.org/